Les vibrations du sensible 

Mon travail de plasticienne se situe à la croisée des chemins entre Art, Artisanat d’art et Innovation. Il incarne le passage possible de l’émotion à la matière, de l’indicible au visible, en fusionnant une approche personnelle tournée vers l’intime avec des procédés habituellement dédiés à « l’expertise artisanale innovante ». 

Mon travail reflète donc une démarche initiale d’introspection du sensible. Il s’ancre dans un processus d’exploration du « faire », en tant qu’expérience fondamentale du corps et porte d’accès au réel. En prolongeant par le geste les questions de la lumière et des rythmes de l’émotion, je travaille à l’élaboration d’une « sincérité matérialisée ». Et cette sincérité façonne mon sens de la création contemporaine ; elle m’encourage à ne pas tenir compte d’une représentation cloisonnante (en genres et sous-genres) des mondes de l’art, comme elle m’invite à renoncer au « discours », au « verbe », au « concept » pour mieux enraciner mon travail dans une poésie faite matière. Car cette poésie est ma voie essentielle pour recueillir, sacraliser et partager notre humanité. 

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En résultante, je produis ce que j’appellerais des « formes essentielles », aujourd’hui déclinées en pièces murales et sculptures Bois ou accessoirement en monotypes. Une première lecture figurative pourra établir des ponts de représentation avec la Nature, la Musique, le Cosmos ou la Mythologie. Ces « formes essentielles », érigées à la manière d’une géographie micro-cellulaire de l’émotion, s’attachent à révéler les vibrations du sensible, telles qu’elles me sont compréhensibles par expérience. Ce processus de développement revendique un questionnement philosophique, une certaine écoute de soi et un amour intemporel de l’âme.